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La Cité des Cieux, monde des îles et des bateaux volants...
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19 avril 2008

Chapitre 56 - Partie IV, par Zinzingue

L’Arcadia était maintenant bientôt arrivé sur l’île du Temple. Il avait pu sortir de l’eau grâce à Ludolf, qui sous un effort de concentration extrême, était parvenu à générer une bulle d’air autour du vaisseau qui avait pu ainsi se décoller de la surface de l’eau.
En l’absence de Glendal et de son précieux sens de l’orientation, ils s’étaient dirigés grâce au radar d’un des Marsouins, vers les trois points rouges qui clignotaient. Pour gagner du temps, Ludolf avait demandé au capitaine de suivre cette direction sans autre explication, puis avait raconté son histoire pendant le voyage. L’île était maintenant en vue.
- Je m’étonne de ne pas encore avoir vu les habitants de cette île entourée d’eau nous rattraper, après ce que vous avez fait, remarqua Dewon, alors qu’il discutait avec Ludolf, Abby et David, appuyés sur le bastingage.
- Bah, il leur faut sûrement aussi une tonne de transactions pour lancer une poursuite, répliqua Ludolf. Bon, il faut que j’aille dire au capitaine de plonger maintenant…
- Hein ? Plonger ? Vers les Terres Sombres ? s’étonna David. 
- Oui, c’est là que nous sommes tombés. Mais rassurez-vous, je vais nous faire une petite bulle d’air digne de ce nom !
Sur ces mots, il s’éloigna vers la cabine du capitaine. Quelques minutes plus tard, l’Arcadia piquait du nez vers la couche de nuages sombres et une bulle protectrice l’entourait. Malgré son apparente sérénité, Ludolf était terrifié à l’idée de ce qui avait pu se passer, en dessous, durant son absence. Et il avait de quoi ! Car lorsque l’Arcadia émergea enfin sous les nuages, Sawin, les jumelles de Dralan collées au nez (le capitaine étant à la barre), cria :
- Elle a son arme dans une main et est en train de lui envoyer des sorts avec l’autre !
Cela voulait tout dire : elle avait fini par trouver le diamant noir et s’en prenait à Glendal. Elle voulait le tuer.
- Mais Glendal a sa baguette, reprit le médecin, il se défend !
- Il ne tiendra pas longtemps, répliqua Ludolf. Il est blessé, et il n’a sûrement pas touché la Spire !
- Je m’en occupe ! lança Dewon en sortant de sa poche son fameux canon miniature à vision télescopique.
- Non ! cria Ludolf.
Mais c’était trop tard : Dewon avait déjà pressé la détente et le projectile alla rebondir sur la paroi de la bulle protectrice.
- Oups ! fit Dewon, avant de courir se cacher derrière un tas de tonneaux. Par chance, le projectile passa de justesse à côté de l’Arcadia et alla rebondir sur une autre paroi de la bulle, mais Ludolf savait qu’ils allaient finir par être touchés. Les mais plaquées contre sa tête en prévention, il lança à Dewon, qu’il avait rejoint dans sa cachette :
- C’est une bulle de protection, ça marche dans les deux sens ! Il faut attendre
A peine avait-il prononcé ces mots qu’une explosion retentit. Cette fois-ci, le projectile n’avait pas manqué le vaisseau : il s’était écrasé en plein sur la coque qui prit feu. Le vaisseau perdit l’équilibre et commença à chuter rapidement vers le sol. Heureusement, une fois encore, la bulle limita les dégâts, et tous sortirent indemnes de l’Arcadia, qui était en train de prendre feu. Les deux bulles s’étaient réunies en une seule, et tout le groupe ne perdit pas de temps à se lamenter sur le sort de leur bateau. Ils accoururent vers la scène de combat et Dewon ressortit son canon.
- J’n’aimerais autant pas que tu tues ma grand-mère, lui souffla Dralan dans sa course.
- Et puis l’explosion toucherait aussi Glendal, rétorqua Ludolf.
- Rhô, si on ne peut même plus s’amuser, grogna le canonnier en baissant son arme. Mais à peine l’avait-il rangée qu’ils virent Mady lancer une inquiétante lumière rouge vers Glendal et ce dernier s’effondra.
- NOOOOOOOOOOOOON ! hurla Ludolf de toutes ses forces, en se jetant sur la vieille femme.
Les autres essayèrent de le retenir, mais comme c’était vain, ils décidèrent plutôt de se joindre à lui. Surprise, Mady, qui ne les avait pas vu arriver, fit tomber son arme et fut rapidement maîtrisée. Ludolf s’assura que le diamant était bien toujours dans l’arme et s’en empara. Sans le diamant, les pouvoirs de Mady restaient inutilisables. Puis il se précipita sur Glendal, allongé par terre, le sang souillant sa barbe blanche.
- Son cœur bat, il est vivant ! cria-t-il en sautant de joie.
- Mais il a besoin de sérieux soins, évalua Sawin, qui s’était rapprochée pendant que les autres ligotaient Mady.
Glendal ouvrit faiblement les yeux et murmura :
- La Sp… Spire…
Ludolf avait compris. Il fallait qu’ils touchent la Spire, tous les deux. Il aida le magicien à se relever et avec l’aide de Sawin, ils le soutinrent pour le mener à la Spire. Lorsqu’ils arrivèrent devant la grande pierre spiralée pointant vers les cieux, Ludolf remarqua que face à la lumière qu’elle émettait, Glendal avait vraiment l’air fatigué et mal en point. Il semblait avoir pris dix ans d’un coup.
Sans plus attendre, les deux magiciens tendirent solennellement leur main vers la pierre sacrée, et celle-ci devint alors plus lumineuse. Ludolf sentait la magie affluer en lui dans une sensation de bien-être incomparable. Il se sentait invincible, fort et puissant. Mais à côté de lui, Glendal s’écroula.
- Glendal ! Qu’est-ce qu’il se passe ?
Sawin et Ludolf se penchèrent sur le corps du vieil homme, qui leur murmura :
- Ce… ça va aller, c’est bon, je l’ai touchée…
- Il est très affaibli et à peine conscient, déclara Sawin. Il faut faire quelque chose !
- Comment savoir quels sont nos pouvoirs, Glendal ?
- Je.. je ne sais pas… ils se manifesteront quand nous en aurons besoin…
- Bien, il est temps de rejoindre les autres, déclara Sawin en aidant le cartographe à se relever. Toujours en le soutenant, ils rejoignirent les autres, qui avaient fini de ligoter Mady.
- Je suis désolé, Ma, disait Helard, mais il faut bien te rendre inoffensive…
Pour toute réponse, la vieille femme grogna en lui lançant un regard hargneux.
- Bon, je crois que nous devrions aller voir l’état du bateau, déclara le capitaine.
Et ils prirent alors la marche vers le bateau, dont toute une moitié ressemblait d’avantage maintenant à une épave calcinée.
- Comment allons nous faire pour sortir de là avec ça ? demanda Edele avec inquiétude.
- Mon Dieu ! s’exclama Vincenzo. Ma cabine est dans la zone qui a brûlé ! Mes dentelles, mes belles dentelles !
Et il éclata en sanglots.
- Heureusement, ma cabine n’a pas brûlé, répliqua Sumire. Autrement, on aurait perdu le journal de bord…
- Ah oui, hem... c’est… super ! commenta David.
Puis, alors qu’elle s’éloignait de lui, il se pencha près d’Alan qui se trouvait à ses côtés et murmura à son oreille :
- Super dommage, en réalité…
Personne, sauf Ludolf, ne semblait remarquer ce qu’il se passait : Glendal s’était mis à trembler et ses mains se levaient devant lui sans qu’il puisse les contrôler. Un flot de lumière éclatante en jaillit alors et alla frapper les restes de l’Arcadia dans une explosion de lumière blanche. Eblouis, tous se cachèrent les yeux, et lorsque la lumière s’atténua, ils découvrirent un bateau flambant neuf.
- La réparation ! s’exclama Ludolf. C’est ça votre pouvoir, Glendal !
- Apparemment, dit-il d’une voix faible. Mais ça me coûte en énergie… Il faut que je répare aussi le Temple…
- Excellente idée ! s’enthousiasma Ludolf. Allons-y, capitaine !

Quelques minutes plus tard, grâce à la bulle protectrice qui les entourait toujours, ils étaient tous remontés en surface avec l’Arcadia. Ils accostèrent le long de la petite île, et Ludolf et Sawin accompagnèrent Glendal à l’intérieur du temple dont le fond avait été arraché. Un flot de lumière plus tard, il était reconstruit : la Spire et toutes les pierres étaient remontées toutes seules et tout s’était reconstitué. Satisfait de ce dernier effort, Glendal sombra dans un sommeil long et profond. Sawin et Ludolf, passablement inquiets, le portèrent jusqu’à l’Arcadia, et ils reprirent le large.
On avait allongé Glendal dans sa cabine et Sawin lui apportait tous les soins nécessaires ; mais il ne s’était pas encore réveillé. Mady était toujours ligotée, dans la cabine du capitaine, et Dralan, qui ne savait pas quoi faire d’elle, essayait de la raisonner, avec l’aide de Ludolf, qui était principalement concerné. Mais il n’y avait rien à faire. Elle était à moitié hystérique et demandait où était passé son diamant noir.
- C’est moi qui l’ait, déclara Ludolf en sortant l’objet de toute cette convoitise de sa poche. Et soit dit en passant, j’aimerai autant qu’elle soit détruite et qu’elle disparaisse à jamais, ça règlerait le problème…
C’est alors que Ludolf sentit sa main trembler. Il l’ouvrit à plat, le diamant reposant dans sa paume et un rayon de lumière en sortit, traversant le cristal noir jusqu’au plafond. Quelques secondes plus tard, tous regardaient d’un air ébahi la main grande ouvert de Ludolf, dans laquelle se consumaient des petits grains noirs qui s’évaporèrent aussitôt.
- « ils se manifesteront quand nous en aurons besoin », murmura-t-il. C’est ça, c’est mon pouvoir : détruire les choses et les faire disparaître !
- Eh bien, voilà, les choses se sont donc réglées d’elles-mêmes, fit Dralan, flegmatique, en détachant sa grand-mère.
- Non, murmurait celle-ci d’une voix rauque. Non…
Libérée, elle s’approcha de la main encore tendue et ouverte de Ludolf pour mieux voir.
- NOOOOOOOOOOOOOOON ! hurla-t-elle cette fois-ci à pleins poumons, jusqu’à s’en couper le souffle.
- Et si… fit Ludolf.
Et il referma son poing.

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