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La Cité des Cieux, monde des îles et des bateaux volants...
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3 août 2007

Chapitre 26, par ZinZingue (1ère partie) : Où l'on réquisitionne et on cherche une échappatoire

Naviguant dans les nuages, le petit bateau de pêche de Bill avait légèrement perdu de l'altitude à cause du poids supplémentaire apporté par les sept nouveaux passagers.
A la barre, Bill soupira. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'avait pas hérité d'un équipage des plus calmes. Le jeune homme qui possédait un petit dragon et qui répondait au nom de Dewon, tentait de rassembler des objets incongrus pour en faire des armes, aidé par un certain David, qui ne se séparait jamais de sa clé anglaise, d'une jeune fille aux cheveux noirs apparemment nommée Abby et d'un petit homme bien bâti qu'on appelait Ryan. Le dénommé Vincenzo, quant à lui, arpentait le petit rafiot à la recherche du moindre bris de miroir afin, disait-il, de « vérifier si le combat sur l'Arcadia ne l'avait pas trop décoiffé ». Enfin, l'homme massif de couleur noire qui disait s'appeler « longue-vue » ne cessait de balader son regard affamé vers la cargaison de poissons, et il n'aurait sûrement pas hésité à les manger tout crus si la fille aux cheveux rouges qui se faisait appeler Sumire ne l'avait pas tiré de là en l'assommant de questions, carnet et crayon en main, pour savoir ce qu'il pensait qu'ils allaient devenir et comment devaient-ils agir.

Une fois ses questions posées à « longue-vue », Sumire aborda ses autres compagnons, agacés – tous se disaient très occupés – afin de les interroger à leur tour. Finalement, il se révéla que son petit interrogatoire n'était pas si inutile, car ils décidèrent de se rassembler pour discuter de la situation. Sumire s'installa avec son carnet et son crayon, telle une journaliste, prête à noter toute suggestion...

- Ca ne peut pas durer, commença Dewon, nous voguons sur ce rafiot vers une destination qui n'est pas la nôtre, accompagnés par un pêcheur inconnu et sa nièce. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai envie de bouger d'ici !

- Mais comment faire ? Demanda David avec raison.

- Et où compte-tu aller sans le capitaine et les autres ? Ajouta Ryan

- A propos, suggéra Abby, ne pensez-vous pas qu'il reste un espoir de les retrouver vivants ?

- C'est peu p'obable, admit Boumie, mais cela nous donne'ait au moins un objectif !

- Vous êtes fous, lança Dewon. Retourner sur les Terres Sombres ? C'est de la folie ! Rien ne nous assure qu'on bénéficiera à nouveau d'une bulle protectrice !

- Mais qui ne tente rien n'a rien, fit David.

- Je suis du même avis, avoua Abby. Si on peut essayer de les retrouver, pourquoi s'en priver ?

- Quant à moi, intervint Vincenzo, j'irais où vous voulez, pourvu qu'il y ait un miroir.

- Bon, d'accord, céda Dewon, mais il nous faudra être très prudent ! Nous ne descendrons pas tant que nous ne serons pas assurés que l'air est respirable !

- Bien sûr, le rassura Ryan, mais il reste encore un problème : comment se rendre en bas ? Le pêcheur n'acceptera jamais de nous y conduire !

Tous les regards se tournèrent vers Bill, illuminés par une lueur malveillante. Bientôt, le pêcheur se retrouva ligoté et bâillonné au milieu de son tas de poissons, se débâtant comme un forcené...

- Ne t'inquiètes pas, disait Sumire à la petite Elisa, nous ne lui ferons aucun mal, nous avons juste besoin du bateau, et nous le libèreront lorsque nous auront accompli notre mission...

***


Westphalis... Des têtes curieuses émergeaient des fenêtres ; dans les rues, les enfants avaient cessé de courir ; les piétons s'avançaient à pas lents vers cette chose qui était tombée au beau milieu de la place centrale...
Le calme était total. Comme si la ville entière avait cessé de vivre. Soudain, provenant d'une petite rue adjacente à la place centrale, une petite voix résonna, rompant le silence :

- C'est quoi ça, maman ?

- C'est... C'est un bateau, chéri... Un bateau...

La simple évocation de ce mot mit toute la ville en émoi. La cohue et l'excitation succéda très rapidement au calme, tous se précipitant vers l'épave. Sur sa coque était gravé le nom Arcadia. Lorsque toute la ville se fut agglutinée autour du bateau, la porte de l'une de ses cabines s'ouvrit doucement sous les yeux des Westphaliens, atténuant à nouveau le brouhaha. Une tête aux cheveux mi-longs et clairs apparut alors derrière la porte, plissa les yeux, aveuglé par la lumière du jour, avant de les ouvrir exorbités à la vue la foule qui se trouvait là. Il tira alors brusquement la porte et disparut à nouveau derrière. Dans le silence, à travers la porte mal refermée, on put l'entendre prononcer :
- Ce ne sont pas les Terres Sombres, pour sûr !

Dralan Helard vida d'un trait sa tasse et fit une grimace en sentant le liquide bouillant traverser sa trachée. Lui et ses compagnons avaient fini par sortir de l'épave et avaient été accueillis par monsieur Grebbs, le maire de Westphalis, qui les invita à aller se remettre de leurs émotions devant un café.

- Vous dites que votre île dérive vers les Terres Sombres ? S'étonna Glendal, à qui le maire venait d'expliquer la surprise des habitants à leur vue.

- C'est bien cela, répondit Grebbs. Le bateau représente toujours un symbole d'espoir pour les Westphaliens, mais malheureusement, chaque tentative de fuite a toujours échoué...

- QUOIII ? fit Sawin en recrachant une gorgée de café. Vous voulez dire que nous aussi, on est coincé ici pour toujours ?

- J'en ai bien peur, répondit le maire sans changer de ton. A moins que vous ne vouliez aller visiter les Terres Sombres...

- Attendez, intervint Helard d'un ton brusque, il doit bien y avoir un moyen de sortir d'ici ! Ne serait-ce qu'en appelant des secours ?

- Tous nos systèmes de communication à distance ne marchent plus, nous sommes trop éloignés des autres terres pour cela. Et pas la peine de compter sur un quelconque pigeon où autre volatile voyageur, ajouta-t-il avec un rire amer, nous n'en avons plus aucun. Tous se sont naturellement redirigés vers la zone navigable...

- Et personne ne pensera à venir les chercher, continua Glendal, cette île n'existe plus pour personne, elle n'est sur aucune carte actuelle !

Il y eut un bref silence, puis Glendal reprit, à l'adresse du maire :
Et vous dites que cette attraction serait causée par roche noire qui compose votre sol ?

- C'est ce qui nous paraît le plus vraisemblable...

- Je serai bien curieux de voir cette roche de plus près, conclut le cartographe...

- Bah ! Aucun savant n'a réussi à trouver une quelconque autre utilité à cette roche, mais comme nous n'avons rien d'autre à faire, je veux bien vous y emmener...

Et c'est ainsi que quelques minutes plus tard, le groupe avait quitté le sol en pierre reconstitué de la ville pour la plage de rochers noirs qui s'étendait tout autour de l'île.
Glendal se pencha, s'accroupit et commença à examiner la pierre du toucher.

- C'est extrêmement lisse, constata-t-il. Et ça ne va pas être facile d'en extraire un échantillon, ça à l'air dur comme du diamant !

- Oh non, assura Grebbs, nos savants sont déjà parvenus à en extraire avec du bon matériel. Si tout cela vous intéresse autant, je vous suggère d'aller voir le professeur Scrammer, l'un de nos plus érudits scientifiques ! Il doit en posséder quelques échantillons...

- Bien, fit alors Helard en se tournant vers Glendal. Vous irez donc chez ce Scrammer pendant que nous essaierons de réparer l'Arcadia du mieux que l'ont peux !

- Pourquoi comptez-vous réparer le bateau, capitaine? intervint Sawin. Vous avez entendu Monsieur le Maire, on ne peut pas quitter cette île, à moins de descendre vers les Terres Sombres !

- Justement, répliqua Helard, c'est par-là que nous irons ! Nous y sommes bien allés une fois, pourquoi n'y retournerions pas ?

- C'est de la folie ! S'exclama Grebbs, effaré. Nos hommes qui ont tenté de fuir y ont été happés, et ils n'en sont jamais revenus !

- Nous n'avons plus rien à perdre, Monsieur le Maire, rétorqua Helard. C'est notre seule chance de salut, et la vôtre aussi ! Si nous nous en sortons, nous irons prévenir des secours pour vous sur une île voisine...

Sawin regarda le capitaine avec un regard de détresse, mais rien n'y fit. Celui-ci reprit :
- Non, c'est décidé, c'est ce que nous ferons !

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