Chapitre 27, par Guiiil : Où l'on discutaille avec la mort, on retape et on suit la flèche
- Attention, la coque commence à être rongée.
David se tenait penché par-dessus le rebord, examinant les dégâts
provoqués par l'atmosphère acide qui régnait en dessous d'eux, et
profitant de l'occasion pour voir si l'Arcadia était toujours en vue,
ce qui n'était que très partiellement le cas.
Dewon lui demanda :
- Tout cela n'inspire rien de bon, combien de temps le bateau peut tenir ?
- Ce n'est pas le bateau qui m'inquiète, lui répondit David, toujours
penché, c'est nous ! D'ailleurs je me demande pourquoi les nuages ne
nous brûlent pas.
Boumie s'approcha d'eux :
- Peux êt'e que c'est comme dans les Nuages de Nac'e...
- Non, enfin je ne sais pas, les nuages du coins ne sont pas réputé
pour être innof... eh.... Vous sentez pas des picotements sur votre cou?
- Maintenant que tu le dit, s'étonna Dewon en se prenant le cou de sa main droite, c'est... cof cof, qu'est ce que...
Dewon ne pu finir sa phrase, cette dernière s'étant fini sur une série de toux plutôt cocasse.
Boumie se retourna vers l'arrière du vaisseau :
- Abby !!! 'emonte, vite, les nuages 'edeviennent nocifs !
Ne se faisant pas prier, Abby repris la barre afin de remonter, mais
une crise d'étouffement incontrôlée de sa part eu pour effet qu'elle se
trompât de levier, ce qui fit pencher le bateau en avant. David, déjà
mal en point en ne pouvant pas remonter pour cause de bras brûlant,
bascula en avant. Abby reprit le navire en main et le redressa, mais il
était trop tard, David Sea chutait vers les enfers.
Il est de nature commune que l'on voit sa vie défiler devant ses yeux avant de mourir, mais tout cela est faux, on ne voit en fait que les pires moments, histoire de se rappeler que la mort n'est pas si terrible que ça, après tout, on en a vu d'autre !
- Maman... où es tu... pa...pa... non, ne le met pas dehors... ce n'est pas sa faute... non... Nathan... reviens... je sais que tu ne l'as pas tué... ça ne peut pas être toi... tu es trop gentils... tu étais toujours là pour... moi... Nathan... ma...man...où êtes vous... pap....
- BIENVENUE PARMIS NOUS !
- Que...
David se releva, enfin il se rendit rapidement compte que ce n'était
pas son corps qui se levait mais son esprit, son corps, lui, gisait sur
le pont de l'Arcadia, entouré des proches présents et d'un garçon qu'il
ne connaissait pas. Il regarda à sa gauche, où se tenait un grand être,
squelettique, au vrais sens du terme, aux yeux bleus et froids, et qui
était vêtus d'une toge noir le couvrant de la tête au pieds, et armé
d'une faux.
- Je suis mort ?
- JOLIE CONSTATATION !
Il n'avait pas ouvert sa mâchoire, en fait David avait l'impression que la voie lui parvenait directement dans la tête.
- Je vous imaginais moins...
- GRAND ?
- Euh non... plutôt moins classique...
- LA MORT EN ELLE-MEME EST CLASSIQUE, ALORS POURQUOI L'ÊTRE L'INCARNANT NE LE SERAIT-IL PAS ?
- Et bien...
- DE TOUTE FACON TU N'AS PAS TORD, JE NE SUIS PAS LA MORT, DU MOINS PAS CELLE DE CE MONDE...
- Ah?...
- OUI, LA MORT DE CETTE UNIVERS EST IMMATERIEL, IL EST COMME UN SIMPLE
VENT FROID, MAIS IL N'EMPECHE QU'IL* PEUT ÊTRE DEBORDE, DANS CE CAS,
LES MORTS ONT L'HABITUDE D'APPELER DE L'AIDE.
- D'où venez vous ?
- D'UN AUTRE UNIVERS, UN MONDE PLAT, JUCHE SUR LE DOS DE QUATRE ELEPHANT, EUX MÊME JUCHES SUR LE DOS D'UNE...
- ...gigantesque tortue ?
- C'EST CELA, COMMENT AS-TU...
- Je ne sais pas, c'est ce qui m'a semblé le plus logique sur le moment.
- EN TOUT CAS, MAINTENANT QUE TU ES MORT TU VAS...
- Oui ?
- AH LE CON !
- Oui ?
- IL NE PAS EXPLIQUE OU ALLAIT LES ÂMES DE CE MONDE... JE NE PEUX PAS
TE DIRIGER VERS TA DESTINATION ! JE SAIS OU VONT CHAQUE ÊTRES DU
DISQUE-MONDE, MAIS ICI...
- C'est un problème en effet, vous pouvez pas lui demander ?
- COMME JE L'AI DIT, IL EST DEBORDE, UNE GRANDE ÎLE VIENT DE S'EFFONDRER, AVEC TOUT SES HABITANTS...
- Comment... Quelle grande île ?
- AUCUNE IDEE, JE CROIS QU'ELLE ETAIT A L'EST, JE SENS PAS MAL DE PERTURBATION DE CE COTES LA !
La mort se tourna vers les quatre personnes présentes, qui étaient, pour l'une d'entre elles, en pleurs.
- TU AVAIS DE BON AMIS...
- Oui ils...
La mort se baissa sur le cadavre.
- ET LA BULLE A RALENTIT TA CHUTE, MIS A PART QUELQUES BRULURES ET QUELQUES OS CASSES, TON CORPS EST INTACT...
- Pour ce qu'il va me servir désormais...
La mort sortie un sablier de sa tunique, joliment décoré de diverses
outils de mécanique en or, et où était marqué sur une plaque David Sea.
La partie supérieure était vierge de tout grain de sable...
- POUR FÊTER MA COURTE PRESENCE DANS CE MONDE...
- Pardon ?
La mort retourna le sablier.
- BIENVENUE CHEZ LES VIVANTS, DAVID SEA !
David se senti tiré en arrière, la dernière chose qu'il vit, c'est la
partie supérieur d'un sablier, remplit d'un sable jaune, comme les
cheveux de sa mère, puis se fut le noir.
Une femme, belle, au visage paisible, s'approchant de lui et le prenant dans ses bras. David se mit à pleurer :
- Ma... maman, tu es... je...
- Mon chéri... tu as tellement grandis, tu ressembles à ton père, d'ailleurs, il a besoins de toi ! Il faut que tu le rejoignes.
- Maman, je...
- Nous nous retrouveront tous, David, mais cette heure n'est pas encore
venue... va maintenant, et sauve nous des ténèbres qui menace cette
famille de l'intérieur et qui m'ont déjà eu, moi.
- Mais...
- A bientôt, mon fils...
Le corps d'une femme qui s'éloigne dans une lumière, puis les ténèbres, de nouveau.
*Oui, la plupart des morts du multivers sont masculins.
***
Le capitaine Hélard s'approcha de Sawin :
- Comment va t-il ?
- Tu veux dire après sa chute de plusieurs centaines de mètres dans une
atmosphère acide ? Si c'est cela, on peut considérer qu'il va très
bien, il dort encore, il ne s'est toujours pas réveillé...
- Il avait le sommeil un peu agité, non ?
Seulement au début, ensuite il était paisible. Je ne comprend pas
comment cela puisse être possible, quand j'ai sentis son cœur rebattre
à nouveau j'ai...
- Oui c'est assez inexplicable... Il y a de nombreux mystère en ce
monde, et on peut désormais considérer David comme l'un d'eux !
Le capitane s'accouda sur l'une des rampes de l'Arcadia, d'où il
pouvait voir l'équipage en train de remettre le vaisseau à neuf. Après
avoir vu David chuter, il eu la vivacité d'esprit de se dire qu'il
devait être tombé de quelque part, et là où était ce quelque part, il
devait y avoir les autres. Ils les avaient donc retrouvés à la surface
de la couche nuageuse en train de réparer autant qu'ils le pouvait le
navire, et en pleurant la mort de leur ami qu'ils pensaient avoir
perdu. Après des adieux avec Bill (qui était partis sans demander son
reste après des remerciements et un dédommagement de la part du
capitaine de l'Arcadia), et une présentation de Ludolf (Zut Dewon, on
va plus pouvoi' cha''ier David su' son âge maintenant...), le navire
s'était remit en route.
- Enfin, je suis vraiment heureuse qu'il soit en vie, quelqu'en soit les raisons.
- Moi de même, Sawin, moi de...
- Y a quoi à l'Est ?
Une voix se fit entendre derrière eux, ils se retournèrent et virent
David, avec ses bandages corporels, son foulard au bras droit (chance,
il était gaucher) et son pyjama qui se tenait debout, tout transpirant.
- David, réprimanda Sawin, tu ne devrais pas être debout, c'est déjà un miracle que tu sois en...
- Capitaine ! J'ai vraiment besoins de savoir. Quels îles ou continents se trouvent à l'Est ?
Le capitaine jugea gravement le jeune homme. Pour qu'il soit autant
impatient de savoir, c'est qu'il devait avoir une bonne raison :
- Venez tous les deux, allons voir Glendal !
- Des îles à l'Est hein ?
Ils l'avaient fait sortir de sa chambre et fait venir dans la cabine de pilotage.
- Alors sachant que nous sommes ici... Il y a... Portland, le continent
désertique Sahars, le petit continent Kemkel, l'île de Trent,
l'archipel des noirs désirs (son nom est due à la couleur des ses
rochers, sinon les habitants sont très agréable), Strasb....
- Attendez, le coupa David, vous avez bien dit l'île de Trent ?
- Oui oui, elle est à... une journée d'ici avec du bon vent. Mais
pourquoi... oh ! oui... je me souvient, c'est là où il y à le chantier
naval de ton père non ?
- En espérant qu'il y soit toujours... dit sombrement David.
Il eu l'air de réfléchir un instant, puis se tourna vers Helard :
- Capitaine, il faut vraiment que nous allions là bas !
- Pourquoi donc mon garçon ?
- Parce que je veux être certain que tout va bien pour mon père.
- Pourquoi tout n'irait-il pas bien ? Si tu sais quelque chose tu dois me le dire !
- Non... c'est juste une... prémonition, que j'ai faite... en rêve...
- Ma mè'e en a fait une, une fois ! Une nuit elle avait p'édit que neuf mois plus ta'd elle aurait un enfant.
Boumie venait d'entrer dans la cabine :
- Île en vue, capitaine !
- Mmmmh, ce doit être Portland, dit Glendal, toujours penché sur la carte.
- Nous devrions nous y arrêter, se demanda Sawin, afin de prévenir les gens au sujet de Westphalis...
- Non ! trancha le capitaine Helard.
- Pourquoi donc ?
- Parce que déclarer au monde que cette île est une gigantesque pierre
noire ambulante serait provoquer sa perte par l'intermédiaire de
l'organisation qui les poursuit.
- Mais que devrions nous faire ?
- Pour l'instant, rien, mais il faut que quelqu'un nous aide, nous n'arriverons à rien tous seul...
Tous ne dirent plus un mot pendant quelques secondes, qui eurent l'air
de durer bien plus. Le capitaine fut le premier à couper le silence :
- David, dans quel état est le navire ?
- Il peut tenir, mais il est loin d'être en forme.
- Bien... Il est temps de rendre une visite à ton père dans ce cas.
Le capitaine fixa longuement David, ayant l'air de le sonder.
- Sawin ?
- Oui capitaine ?
- Cap sur l'île de Trent !
Le soir au repas, tout le monde était plutôt d'humeur insouciante,
heureux de s'être retrouvé. Mais au fond d'eux même, ils savaient que
ce n'était pas encore possible d'être heureux. Abby fut la première à
poser la question que à peu près tout l'équipage s'était déjà formulé
en leur fort intérieur :
- Qui a cuisiné au fait ?
Sawin posa son assiette, buvant l'unique repas du jour : de la soupe.
- C'est moi... J'espère que ce n'est pas trop mauvais...
Espérant un encouragement du genre "mais non, c'est pas si mal!" ou un
"ne t'inquiète pas", elle fut surprise lorsqu'elle regarda ses camardes
de voir qu'ils louchaient leur soupe d'un œil bizarre et inquiet, sauf
Ludolf qui continuait de manger avec appétit. Dewon se pencha vers Ryan
:
- Dis moi... tu penses que c'est?...
- Mais non... ne t'inquiète pas... nous avons appris la leçon, il ne faut plus être médisant.
- Oui tu dois avoir raison...
Dewon retourna sur son assiette, l'air toujours vaguement suspicieux,
quand il vit arriver dans son champ de vision celle de son voisin :
- Par contre j'ai décidé de faire un petit régime, alors si tu veux finir mon assiette...
A la fin du repas, le capitaine se leva et pris la parole :
- Je sais que vous vous inquiétez tous pour Edele... Mais je suis sûr
qu'elle va bien, je m'inquièterais plus au sujet de ses ravisseurs si
j'étais vous.
Sa petit boutade eu un effet réconfortant pour l'équipage, qui commençait à devenir de plus en plus songeur.
- Néanmoins il faut que nous la retrouvions. Ses ravisseurs l'ont
enlevé pour nous porter préjudice, mais ils vont nous donner un signe,
c'est certain... d'après ce que j'ai pu voir, ils aiment jouer avec
leurs proies, et dans le cas présent, leurs proies, c'est nous... Mais
nous devons nous débrouiller pour devenir les chasseurs, et c'est
ensemble que nous y arriverons.
- HOURRA!
La nuit passa, rapidement, chacun prenant son quart sous la lumière d'une Lune étrangement rouge. Un cri les réveilla tous :
- TE''E EN VUE !
- Un amas de terre vous voulez dire...
A la place de l'endroit où aurait du se placer la grande île de Trent,
il n'y avait que des dizaines des petites îles ou de simples rochers,
mais ils étaient là et étrangement nombreux par certains endroits. Au
milieu d'entre eux patrouillaient plusieurs navires, ayant l'air de
récupérer des survivants à la catastrophe qui avait frappé ce qui fut
autrefois une île. Helard se demanda ce qui c'était passé ici, et cria
à Ryan, qui pilotait le navire :
- Remonte un peu, qu'on ai une meilleure vue !
Une minute plus tard, la vigie cria :
- Capitaine ! Venez voi'.
- Que voyez vous, monsieur Longvue ?
Glendal, qui était sortie pour respirer un peu l'air frais, se pencha sur le rebord et regarda en dessous :
- Et bien Helard...
- Qui a-t-il ?
- Vous vouliez un message, je pense que vous êtes servis...
Dralan Helard se pencha à son tour, après avoir observé attentivement
ce qu'il voulait être certain de voir, il serra de plus en plus fort la
rambarde, qu'il aurait broyée s'il l'avait pu. En dessous d'eux, ils se
rendirent tous compte que les rochers formaient un message
compréhensible pour l'Arcadia et lui seul : EDELE-->
****
Tous
l'équipage était hébété devant cet étrange et sinistre spectacle, leurs
adversaires étaient plus dangereux que ce qu'ils pensaient. Glendal se
tourna vers le capitaine.
- Voyez vous, mon ami, je n'aime pas porter des félicitations à des
gens qui ne les méritent pas, mais là je ne peux me dire qu'une chose :
Comment ont-il fait ?
- Vous connaissez la réponse aussi bien que moi...
- Vous avez également pensé aux pierres noires ?
- Exactement, après tout nous avons bien vu une île s'écrouler devant
nos yeux, alors pourquoi ne pourraient-il pas recommencer ?
- Je me suis demandé...
- Quoi donc ?
- Les pierres noires ont-elles un rapport avec ce produit vert ?
- Qui sait... en tout cas certainement pas nous... du moins pas pour l'instant.
- Capitaine ?
Helard se retourna, quelqu'un venait de lui parler :
- Oui David ?
- Pourrions-nous accoster un bateau ? Je m'inquiète pour...
- Oui oui ! Ne t'inquiète pas, nous allions le faire.
- Pas besoin capitaine.
- Pourquoi donc ?
- Parce qu'un vaisseau est en train de nous accoster...
Dralan Helard se retourna, essayant de reconnaître le vaisseau.
- ET BIEN DAVID, J'AURAIS PENSE RETROUVER L'ARCADIA EN MEILLEUR ETAT ENTRE TES MAINS...
Un homme venait de crier, pour tous ceux qui le connaissaient, cette voix était reconnaissable entre mille.
- Papa !
L'homme jeta une corde à Ryan, qui l'attrapa et l'attacha à la bite d'amarrage du bateau.
- En chair et en os ! Tu pensais que j'étais mort ?
- Ben...
Monsieur Sea sauta sur le pont de l'Arcadia :
- Et bien ce n'est pas encore maintenant que tu m'enterreras.
- Adrian, comment vas-tu ?
Adrian se retourna :
- Helard, vieille fripouille, je vais très bien et toi ?
Les deux personnages s'étreignirent avec force.
- Comme tu peux le constater, tout va plus ou moins bien.
- Dis moi, quand je t'ai confié mon fils, je pensais que tu en prendrais soins...
Helard regarda David, dont les bandages commençaient à prendre une couleur brune.
- Sawin, pourriez-vous changer ses bandages ? Oui ? Merci ! David, tu nous rejoindras plus tard. Les autres, à vos postes.
- Viens, allons sur mon navire !
Alors qu'ils montaient, Adrian demanda :
- Dis moi, tu vouvoies encore mam'zelle Daine ?
- En public, oui...
- C'est vrai que ça le fait mieux devant l'équipage. Viens, c'est par là.
Ils arrivèrent dans le réfectoire du vaisseau et s'asséirent chacun à l'opposée d'une table.
- T'avais une cuisinière qui s'appelait Edele, toi, non ?
- Oui, c'était le cas, et ça le sera de nouveau dans quelques temps.
- Je me doutais que t'étais mêlé à cette affaire... Allez, raconte moi tout.
Devant près d'une heure, Helard lui raconta toute l'histoire, n'omettant aucun détail, même pas celui de son fils.
- Il a survécu à une chute dans les terres sombres ? Ben dit donc, je
pensais pas mon fils aussi résistant, je connais quelques kamikazes qui
seraient prêts à le recruter...
- Hé, il a de qui tirer !
- Ha, si tu savais, j'ai même résisté à la destruction d'une île... En
tout cas, sale affaire, vraiment sale... Les types qui vous poursuivent
sont dangereux, et ils ont le moyen de l'être... Ces pierres noires...
étrange... ça me dit quelque chose...
- Un rapport avec la mort de ta femme ?
- Peut être... C'est vrai que ça s'y prête... Je ne sais plus, si ça me revient je te ferais signe...
- Que s'est-il passé ici ?
- Je ne sais pas trop, tout s'est mis à trembler, à se fissurer...
Heureusement j'étais dans un vaisseau que je devais réparer, je venais
de finir quand c'est arrivé, alors quand j'ai sentit que le bateau
commencait à chuter... Le temps de rallumer le moteur, je suis allé
voir dehors ce qui se passait... Personne ne peut savoir ce que c'est,
Helard ! Personne... Voir des gens chuter, ou s'accrocher à des rocher
qui chutaient à leur tour... J'ai essayé de sauver le plus de gens
possible, mais Benton avait trop d'habitant...
- Et le village, derrière la colline ?
- Billings ? Il a subit le même sort... Si Trent savait ce qu'il était
arrivé à son île... Et donc après que tous aient chutés, des rochers
sont remontés (les gars qui étaient dessus ont eu une sacré veine) et
ont formé le nom que vous avez pu voir...
Après deux seconde de silence, David entra. Son père se leva et le pris dans ses bras.
- Ah fiston, si tu savais à quel point je suis heureux de te voir !
- Aïe, mon bras, papa...
- Oups, pardon, bah... Tu en as vu d'autres, d'après ce que j'ai pu comprendre !
- Moi aussi, je suis heureux de te voir en vie, j'ai eu peur pour toi.
- Heureusement, dit Helard, que ta prémonition était bonne...
- Tu as eu une prémonition, s'étonna Adrian, toi ? Etrange, tu dois tirer ça de ta mère...
- Tu ne crois pas si bien dire...
- Hein ?
- Non rien...
Adrian leva soudain la tête, puis la rabaissa, sa main gauche secouant énergiquement ses sinus :
- Ah voilà ! Je me souviens.
- Des pierres noires ?
- Non, de ta femme, là... euh...
- Victoria ?
- Voilà !
- Si c'est son vrai nom...
- En fait, je me disais bien que ça me rappelait quelque chose... Une
fois, j'étais dans mon chantier, peinard, et je vois arriver une bande
de mercenaire qui avait l'air effrayé, et dont le bateau était en
piteux état, il me l'ont confié, et sont partis par la porte de
derrière en ville... Il parlait d'une femme, une dominatrice, et d'un
gars à tronche de corbeau... Ces gars, je l'ai ai jamais revus, et je
crois pas que ce soit par radinerie qu'il ne sont pas venus me payer...
- Je vois ce qui tu veux dire...
- Ces gars là sont dangereux... Vous pourriez avoir le soutien d'une puissance ?
- Toutes nous ont tourné le dos...
- Je suis sûr que vous pourriez trouver quelque chose... Et ton vieux
pote, là, j'ai entendu dire qu'il avait été nommé Grand Chancelier à
Gémalio, là, euh...
- Jack a été également corrompu par cette organisation, vraisemblablement...
-Quoi ? Même lui ? Oulah, vraiment dangereux ces gars... Bon quoiqu'il en soit, pour l'instant, David ?
- Oui papa ?
- Tu vas démarrer le moteur de l'Arcadia et vous allez me suivre à Rendart.
- Pourquoi ?
- J'ai une succursale là bas, elle est au nom de ta mère d'ailleurs.
- ...
- C'étais son île après tout...
- Oui...
- C'est ta grand-mère et ton oncle qui s'en occupent !
- Ca te fera du bien de les revoir, remarqua Helard. Que veux tu faire
là bas, demanda t'il à Adrian en se tournant vers lui, exactement ?
- L'Arcadia a besoin d'être retapé, et j'ai bien envie d'y apporter une ou deux modifications.
- Pas plus ?
- Oh, voyons tu me connais...
Les trois jours qui suivirent, l'Arcadia se posa dans le Chantier Naval
du Rendart, où David pu revoir une partie de sa famille maternelle, et
parler un peu. On pourrait penser que le goût de la mécanique vient du
père, et bien ce n'est pas exactement le cas. Dans la famille Ozean, on
avait aussi ça dans le sang. L'oncle, Marc Ozean de son petit nom, par
exemple, même s'il préférait la construction de canons de toutes formes
(il s'entendit plutôt bien avec Dewon, allez savoir pourquoi...), s'y
reconnaissait en mécaniques navales, c'est pour cela qu'il avait
accepté d'aider sa vieille mère. Ils avaient également engagé un vieil
ingénieur naval de la couronne, Gerald Eimann, qui s'ennuyait ferme
dans sa retraite. Au terme de ses trois jours, l'Arcadia fut près.
- Pas mal hein ?
Adrian se tenait sur le quai auprès de Helard, admirant ainsi le navire.
- Je ne vois aucune différence avec l'ancien, mis a part que la peinture a été refaite...
- C'est là où j'ai fais très fort, car si l'extérieur ne paye pas plus
de mine qu'avant, l'intérieur, lui... héhéhé ! Nouveau moteur,
renforcement de la coque, volées de sécurité, réserve d'oxygène
supplémentaire, tout ça c'est pour vos ballades sous la couche nuageuse
- j'ai cru comprendre que vous aimiez bien ça - vous tiendrez pas
longtemps, mais ça sera déja ça. Renforcement des armes, placement de
nouveaux canons et autres surprises, Marc a fait de l'excellent boulot
à ce sujet, tu demanderas à Dewon, ils ont tous conçu ensemble... Et
enfin une dernière surprise lorsque vous devrez fuir de toute
urgence... C'est une nouveauté, c'est Gerald qui a conçus ça avec
quelque scientifique lorsqu'il bossait encore pour l'Empereur, et il
vient de l'équiper en version améliorée.
- Et qu'est ce donc, exactement ?
- Surprise, tu n'auras qu'à tirer sur le levier rouge, près du
gouvernail, et conseiller à tes hommes de rejoindre l'intérieur du
navire et de s'accrocher très fortement avant de le tirer. J'ai donné
quelque directive à David, il s'aura quoi faire, dans ce cas là. Par
contre...
- Oui ?
- Quand je me suis souvenu de l'affaire de.... L'autre là...
- Victoria ?
- Oui... Je me suis également souvenu des pierres noires, y en avait
une bien protégée dans la cargaison que je devais emmener, le jour
où... enfin tu vois...
- Tu penses que ?...
- Oui, avec l'affaire concernant Edele, ça ne fait aucun doute, Nathan
est dans le coup, et tu sais comment David réagit quand... enfin tu
vois ce que je veux dire... Enfin... prend soins de lui.
Helard ne répondit pas, repensant à ce que David avait appelé "fantôme du passé".
Après quelques adieux et embrassades, l'Arcadia repartit en route,
suivant la direction de la flèche gigantesque afin de sauver l'une des
leur.
- Enfin ils partent, j'ai crus qu'ils avaient complètement abandonné l'espoir de retrouver la garce.
Victoria se tenait debout avec une longue-vue sur le pont d'un petit navire de guerre.
- Je ne pensais pas que cet abruti était encore en vie après ça.
- C'est ton père, chéri, tue-le si tu veux mais ne dis pas du mal dans
son dos. (Victoria était d'une nature noble, on ne fait pas souffrir
les gens dans leur dos, on le fait de face, c'est plus drôle).
- Ce n'était pas pour rien que j'avais choisi cette île, je savais que
David reviendrait, mais pas aussi rapidement, ça aurait pu prendre un
mois, le temps qu'il soit au courant...
- Si tu veux on peut tuer ton père maintenant... sussura Victoria à l'oreille de Nathan.
- David est encore trop proche, et on risque d'avoir du mal étant donné qu'il se trouve avec mon oncle.
- Et détruire l'île serait plutôt mal indiqué... Mon amour, je pense
que ton père va devoir rester en vie quelque temps. Bon en attendant...
AZIZ!
- Oui madame? Demanda l'homme au nez d'oiseau en descendant l'escalier qui menait à la cabine de pilotage.
- Suis-les, de loin bien entendus. Et préviens moi lorsqu'ils arriveront au point de rendez-vous.
- Bien madame !
- Quand à toi Nathan, viens, nous avons à faire dans ma cabine...
Ayant finis sa phrase, elle l'embrassa langoureusement et ils se mirent
en route. Lors de cette discussion, il y avait un vent favorable, qui
relayait tout ce qui se disait sur le pont jusqu'à une petite cabine.
L'occupante actuelle de cette dernière se mit à pleurer, c'était tout
ce qu'elle pouvait faire pour le moment.