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La Cité des Cieux, monde des îles et des bateaux volants...
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3 août 2007

Chapitre 30, par Maranwë : Où on se bagarre dans des marsouins

- Alors, Dralan, que penses-tu de ces petites merveilles ? demanda le père de David d'un air joyeux, tout fier d'exhiber l'un de ses joujoux que l'équipage appelait jusque là, d'un air « définitivement ignorant compte tenu de la technologie qu'ils renferment » (l'auteur décline toute responsabilité quant aux propos tenus par messieurs Sea, Ozean et Eimann), un module.

- Moi, ce qui m'inté'esse, c'est de savoi' comment on peut dégommer un navi'e de gue''e avec cette ba'que volante, lança Boumie d'une voix étouffée sous son casque. D'autant qu'ils sont plus t'ès loin, maintenant. Et puis je c'ève de chaud, moi !

- Monsieur Longvue aura son rafraîchissement quand j'aurais terminé, répondit Adrian Sea sans perdre de son calme. Ceci s'appelle un Marsouin. Module Actif et Rétroactif à Système Orientable pour un Usager et Incorporant de la Nanotechnologie.

Quelques minutes d'explications sur les différentes commandes applicables suffirent pour qu'un grand silence tombe sur l'Arcadia, comprenant celui, satisfait, des concepteurs du fameux Marsouin volant, et l'autre, incrédule, des membres de l'équipage.
Soudain, le silence fut troublé par un sifflement, suivi d'un bruit semblable à un sucre plongeant dans un café viennois. Puis un autre. Ryan s'écria :
- Ils nous attaquent !

- ...Pour tirer, c'est le bouton rouge sur les côtés, finit Adrian.

- C'est pa'ti !!!

Chacun des pilotes sauta dans son Marsouin, saisit les commandes et referma la vitre avant de se positionner sur la rampe de lancement. Les sept engins s'élancèrent bientôt, blancs comme la mer de nuages.
Glendal et Ludolf, déjà dans la cabine du capitaine, avaient déroulé sur le bureau une carte du ciel et avaient représenté l'Arcadia et les bateaux ennemis par de petits grains de haricot peints (faute de mieux, pas d'effets spéciaux.). Sumire déboula bientôt dans la cabine, tenant à la main un casque à micro intégré que venait de lui remettre Marc Ozean, l'oncle de David. Le reste de la radio, un engin du genre volumineux, suivait derrière, porté par un Vincenzo reconnaissable à ses vêtements roses et bleus à dentelle. Et qui grognait parce qu'on l'avait dérangé en pleine création, et que la radio était, selon toute apparence, plutôt lourde.
Sumire s'assit à côté du bureau, mit le casque sur ses oreilles et posa une petite feuille de papier sur ses genoux, tandis que son « esclave » essayait de poser sans lâcher la lourde radio. Il s'avéra plus tard que la petite feuille de papier était un mémo des noms de code donnés à l'équipage.

- Ici Sumire-chan depuis l'Arcadia, j'écoute !

- Ici Sawin. J'essaye de faire le tour discrètement pour aborder le vaisseau principal.

- Non, toi, c'est Doc !

- Si tu veux ! Bon, l'ennemi n'a pas encore attaqué.

- Combien sont-ils ?

- Gandalf demande combien il y a de bateaux.
- Ici Abby. Il y a trois vaisseaux. Un bateau de guerre au centre et deux navires de transport plus petits. Pas d'armement visible.

- Abbywan Kenobi dit qu'ils sont trois et qu'ils ne sont pas armés, Gandalf.

- Ici Boumie !

- Banania !

- C'pas v'ai, cette nana ! Des types a'més viennent de so'ti' su' le pont du vaisseau de gauche !

- Ici Dralan. 

-Albator au rapport, Gandalf !

- Les o'd'es, cap'taine ?

- Flanquez-leur la frousse... Et s'ils commencent à tirer, on fait comme d'habitude.

- Yipeeee !

- Il y en au'a bien assez pou' nous deux, Dewon !

Dewon devait avoir pris les ordres du capitaine tellement bien au sérieux qu'il donna l'occasion à la bande de mercenaires nouvellement engagés dans le combat de voir toute leur vie défiler devant leurs yeux. En effet, il avait volontairement customisé son propre Marsouin avec un canon de sa collection personnelle, et s'amusait à pourchasser les fuyards au ras du plancher de leur propre bateau, aidé par Boumie qui fit bientôt de même avec le vaisseau de droite (les mercenaires avaient, dans un élan de gratitude, gentiment voulu aider leurs confrères). David et le capitaine les couvraient chacun d'un côté en rivalisant d'acrobaties pour éviter les tirs, tandis qu'au-dessous des vaisseaux, trois Marsouins sillonaient silencieusement la mer de nuages en cherchant un endroit où aborder le navire de guerre.

- Ici David ! Le vaisseau principal vient de sortir une tourelle de tir de type gondawan S-X-33 rotative !

- Vingt-quatre !

- Euh... El mecano, pouvez-vous répéter ?

-Vingt-cinq !

- Passez en-dessous de la zone de tir ! Je répète, passez en-dessous de la zone de tir !

- T'ente !

-Vingt-huit !

- Qui a parlé ?

- Ben, el mecano !

- C'était pas Ryan ?

- Non, c'était pas moi.

- Non, c'était pas Benjos, c'était Benjax !

- T'ente-t'ois !

- De quoi ?

- Dewon, Boumie, arrêtez votre concours, compris ?

- Si on peut plus 'igoler...

- Oh, misère...

La tourelle en question émit un vrombissement sonore assez puissant pour faire grincer des dents tout le voisinage, et commença à tirer de tous les côtés des projectiles dont on put seulement dire qu'ils avaient à peu près la taille des boulets modèle standard de Dewon.
Il s'ensuivit une sorte de ballet orchestré par le canon de la tourelle de tir, enchanté par les acrobaties de Dralan et David, rythmé par les accélérations de Dewon et Boumie, répété par les mercenaires, coloré par les déflagrations et mis en musique par un déluge de tirs de toutes sortes et de toutes provenance.
Vincenzo, les yeux plein d'étoiles, était littéralement sous le charme de cette scène observée dans le confort et la sécurité de l'Arcadia, et se serait volontiers assis pour l'admirer si Sumire n'exigeât de lui qu'il aille lui chercher un rafraîchissement parce que faire la standardiste, ça donne soif.
En-dessous, leurs appareils presqu'invisibles car de la même couleur que les nuages, Abby, Ryan et Sawin se rapprochaient prudemment du navire central.

- Ici Ryan ! Sawin, Abby et moi nous dirigeons vers le vaisseau principal.

- Gandalf et Ludo disent de ne pas tirer, chéri.

- Ici Sawin ! Il y a quelque chose de bizarre !

- Comment ça ?

- Une barque de sauvetage est en train de se détacher du vaisseau central ! Je vais voir !

- Attends, Doc !

- C'est Abby qui est partie, pas moi.

- Il y a quelqu'un dans la barque qui nous fait signe, capitaine ! On fait quoi ?

- Allez voir ! Moi, je suis occupé !

- Ici Abby ! Edele est dans la barque ! Je répète, Edele est dans la barque, et elle est seule !

- QUOI ??? (collectif)

- Abbywan Kenobi, Gandalf dit qu'il faut l'amarrer et la remorquer jusqu'à l'Arcadia. Et el mecano papa dit que le petit bouton vert sur ta gauche sert à sortir une corde avec un grappin. Ah, merci Winnie, je commençais à me déshydrater !

- Ici Dralan ! Sawin, Ryan, escortez Abby et Edele jusqu'à la zone sûre, puis revenez nous donner un coup de main !

- Oui capitaine !

Edele, seule dans sa barque de sauvetage, essayait tant bien que mal d'accrocher le grappin aux plaques de métal rouillé tandis que Sawin et Ryan servaient de bouclier contre les tirs de quelques mercenaires qui s'étaient aperçus de la scène.
Soudain, l'un des bateaux explosa sous un ultime tir de Dewon, qui en guise de réponse émit un ricanement machiavélique à la radio de Sumire. Boumie, vexé de n'avoir pas coulé son bateau le premier, redoubla d'effort pour finalement envoyer une rafale à l'endroit où il n'aurait pas fallu recevoir de rafale. Un gros « boum » s'ensuivit, et Boumie entama une danse de la victoire à la gloire des Marsouins.

- Dewon, le bateau, ça comptait quand même que pou' un !

- Egalité, Banania !

- Si tu m'appelles enco'e comme ça, j'utilise tes p'op'es canons pou' t'aplati' le museau !

- Ici Sawin. Edele est sur l'Arcadia, nous revenons en renfort.

- Ici Glendal ! C'est le moment, mettez-vous en formation ! Dés que vous serez prêts, baissez le levier sur votre droite pour activer les pierres noires !

- Eeeeeh, rendez-moi ma radio ! Winnie, aide-moi !

Les sept Marsouins s'exécutèrent presqu'aussitôt, alors que sur le pont du vaisseau de guerre, Victoria, Nathan et Aziz étaient sortis pour constater l'ampleur des dégâts. Un cri perçant résonna dans les nuages.
Nathan disparut alors à l'intérieur du navire, après avoir vainement tenté d'emmener Victoria avec lui, mais cette dernière resta figée sur le pont, le visage déformé par la fureur. Aziz, ne sachant trop que faire, resta finalement au côté de sa patronne, en bon serviteur qu'il devait être, quand soudain un petit vaisseau rapide s'élança depuis l'intérieur du bateau de guerre, avant de s'enfuir vers le lointain et de disparaître derrière un gros cumulus. David, impuissant, hurla de rage en perdant de vue son frère aîné, et baissa le levier de toutes ses forces quand le capitaine cria dans son micro :

- FEU !!!

Quelques nuages parurent déformés pendant un instant par la vague d'ondes magnétiques qui déferla depuis les Marsouins, puis un énorme craquement indiqua que les calculs de Glendal étaient parfaitement justes. Le vaisseau commença à vibrer, puis chancela avant de descendre de plus en plus vite vers les Terres Sombres, alors que ses occupants, ballotés dans tous les sens, tombaient dans la Mer de Nuages les uns après les autres. Ne restaient bientôt plus que Victoria et Aziz, accrochés au bastingage, qui luttaient de toutes leurs forces pour ne pas lâcher.

- Pourquoi tu y retournes, Sawin ? Reviens !

- S'ils meurent, on ne saura jamais qui est derrière tout ça !

- Je vais l'aider. Les autres, je vous ordonne de retourner à l'Arcadia, compris ?

- Capitaine, non !

Les cinq Marsouins restants filèrent bientôt vers l'Arcadia à contre-cœur, tandis que le capitaine et son second lancèrent deux grappins vers Victoria et Aziz. Ils eurent à peine le temps de poser le pied sur les grappins et de s'accrocher aux cordes avant que le vaisseau ne disparaisse, totalement englouti sous une nappe laiteuse. Victoria jeta un dernier regard en bas, ne sachant si elle devait remercier les dieux d'être en vie ou lâcher tout simplement la corde, quand le Marsouin rentra dans l'Arcadia, suivi par celui qui emmenait son lieutenant.
Le comité d'accueil ne se fit pas prier pour les menotter en silence et les escorter vers une cabine isolée, mais, dés que David referma l'énorme verrou qui maintenait la porte, l'équipage laissa éclater sa joie et Boumie prit Edele sur ses épaules en chantant victoire (et les retrouvailles avec ses bons petits plats).

- Et maintenant, Dralan ? demanda Adian avec un sourire, décidément très fier de ses Marsouins.

- Bah, je pense qu'on a bien droit à une petite fête, déclara le capitaine avec un sourire. Ensuite... Nous ferons route vers le royaume de Janrenn, et le roi Rhottgar...

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